[Avis] Nidavellir – Grrre Games – Jeu de Société

Le dragon se réveille ! Vous êtes chargées par votre Roi, vous grande combattante, de réunir une armée de vaillantes Naines afin de sauver le royaume !

Nidavellir

Fiche jouabilitE

Recommandation : 95% – Un jeu extraordinaire. Coin building et mised pour un jeu d’optimisation et de stratégie, rapide, nerveux, et tactique. Seul bémol : interaction et thème peu présents. Tout le reste frôle la perfection. Une référence solide pour débuter l’année 2020.

Hasard : 65% –  Vous ne contrôlez pas quelle carte arrive dans quelle taverne. Mais le hasard n’a que peu d’importance ici tant vous pouvez le contrôler.

Rejouabilité : 90%– Un format court pour un jeu de stratégie. Plein de tactiques différentes à mettre en place pour emporter la victoire. Les cartes Héros ou Héroïnes aux pouvoirs très variés. Vous obtenez au final un jeu à très forte rejouabilité.

Interaction : 50% – Le principal défaut du jeu est là : il y a très peu d’interactions. Bien sûr il y a la mise, mais aucun autre moyen direct d’embêter vos adversaires.

Complexité : 65 % – Nidavellir n’est pas très complexe. Les règles s’expliquent assez facilement, l’iconographie du jeu aidant beaucoup. Le jeu se révèle extrêmement fluide !

Stratégie : 90 % – Tellement de possibles ! On enlève quelques points pour le hasard et la gestion des mises, qui peut se révéler hasardeuse. Ce n’est pas non plus le jeu de stratégie le plus expert mais c’est le parfait mix entre stratégie et optimisation.

Immersion : -65% – J’aurais bien mis 45%, parce que la mécanique prend vraiment le pas sur le thème, c’est sûr. Mais la qualité du matériel et des illustrations ramènent un peu d’importance au thème. On apprécie aussi à la fin du livre des règles, les petites scénettes racontant l’histoire des personnages. Absolument pas obligatoire, mais très plaisant.

Qualité du matériel : 95% – Rien à redire, boîte à la taille adaptée qui présente bien. Les illustrations sortent de l’ordinaire et sont très sympas. Le matos est juste dingue pour le prix. Seul bémol, un rangement pas top dans la boîte.

   –  31,50€ chez Philibert

Fiche jeu

Type : Compétitif / Coin Building
Nombre de joueurs : De 2 à 5
Durée :  50 mn
A partir de : 10 ans
Extension(s) disponible(s) : Aucune
Support : Globalement : Pleine de Naines à recruter, des pièces pour les acheter, des plateaux de jeux et plein de supports cartonnés ou plastiques pour ordonner le tout.
Mécanique(s) de base : Acheter des Nains pour former une armée cohérente et engranger des pièces.
Thème(s) : Folklore Nain / Tavernes

But du jeu / Aperçu des règles

Le dragon se réveille ! Vous êtes chargées par votre Roi, vous grande combattante, de réunir une armée de vaillantes Naines afin de sauver le royaume ! Pour ceci vous allez écumer les tavernes à la recherche des compagnons adéquats. La partie va se jouer en deux âges bien distincts, avec chacun sa pioche de Nain(e)s.

Pour lancer la partie chaque joueuse doit se munir d’un plateau personnel rappelant les Tavernes (tous identiques), d’une gemme numérotée indiquant l’ordre de jeu, et des cinq pièces de départ (0/2/3/4/5). Au centre de la table sont disposés les héraldiques des trois Tavernes, dans l’ordre, de haut en bas. Sous chaque héraldique, on révèle X cartes Naines, fonction du nombre de joueurs, tirées d’une seule et même pioche. On dispose le plateau de pièces à acquérir (le Trésor Royal), et sur les présentoirs en plastique noir, les cartes Héroïnes et les cartes Distinction. Vous êtes prêtes à démarrer.

Les cartes Naines sont le cœur du jeu, chacune d’entre elles appartient à une classe (Guerrière/Chasseuse/Mineure/Forgeronne/Exploratrice). Chacune présente un grade de couleur différente pour le rappeler, et dans celui-ci est parfois inscrit un nombre. Chaque classe a une manière propre de marquer des points (somme pure, suite numérique, multiplicateurs, etc…)

Chaque tour commence par une mise. Vous allez, chacune de votre côté, mettre l’une de vos pièces face cachée sur chacun des emplacements de Taverne de votre plateau. Vos deux pièces restantes se placent tout en bas.

Une fois que toutes les joueuses ont misé, on résout une à une, dans l’ordre, chaque Taverne. Chaque joueuse révèle la pièce qu’elle avait choisie. La joueuse ayant placé la pièce de plus haute valeur choisit sa Naine en premier, et ainsi de suite. Les égalités sont tranchées grâce aux gemmes. Et si égalité il y a eu, échange de gemmes il y aura. Chaque joueuse ajoute ainsi la carte choisie à sa collection, en les réunissant par famille. Dès lors et à chaque fois qu’une joueuse obtient une série de cinq cartes de familles différentes (une de chaque classe donc), elle sélectionne une Héroïne à ajouter à son clan. Ces dernières ont des effets variés et peuvent être affiliées à une classe ou être neutres.

Enfin si vous avez joué votre pièce de valeur 0, vous pouvez révéler les deux pièces que vous aviez placées en bas de votre plateau, et faites en la somme. Vous récupérez alors dans le Trésor Royal la pièce correspondante et vous vous débarrassez en échange de la plus haute des pièces vous ayant permis d’effectuer la somme.

Le jeu continue au tour suivant une fois que chacune a recruté une Naine. On remplit les Tavernes de nouvelles Naines et un nouveau tour débute. Une fois que toutes les cartes de l’âge 1 ont été recrutées, il y a la phase de Distinction qui intervient. On compare alors qui a le plus de grades dans chaque classe. La joueuse possédant le plus de grades gagne un puissant bonus. En cas d’égalité, rien n’est gagné.

Puis l’âge 2 débute, et la partie s’arrête lorsque toutes les Naines de cet âge ont été recrutées. On compte alors les points et celle en ayant le plus est déclaré vainqueur.e.

Avis 

Nidavellir a été ma claque ludique de cette moitié d’année 2020. Le dernier jeu à m’avoir procuré un tel sentiment, c’était It’s a Wonderful World (IAWW), en 2019. Et au final, comme quoi je fais preuve de cohérence, les deux jeux ont plein de points communs.

Tout comme IAWW, Nidavellir est un jeu simple au niveau des règles, mais aux possibilités tactiques énormes. Il propose aussi un format assez court pour un jeu de ce type : 45mn, 1h. On sort systématiquement frustrée, parce que la partie a été trop courte, qu’on a pas pu tout faire. Du coup, qu’est qu’on veut ? En refaire une ! C’est vraiment la quintessence de l’équilibre entre part de hasard moyenne, tactiques nombreuses et variées, optimisation qui monte en puissance ! Tout comme IAWW, Nidavellir a un thème précis, avec des graphismes travaillés. Et il souffre des mêmes défauts : le thème n’a qu’une importance relative comparé à la mécanique, et l’interaction est peu présente (aucun moyen direct de nuire à son adversaire).

Après, là où IAWW est un jeu d’optimisation via un système de majorité et de draft, Nidavellir s’exprime à travers des mises et un système dit de « coin-building ». Comprenez : Fabriquer les meilleures pièces. Parce que dans Nidavellir on marque d’abord les points en fonction de sa troupe de Naines finales, mais aussi avec ses pièces ! Au cours du jeu acquérir des pièces de plus haute valeur vous sert à remporter les mises, mais à la fin de la partie vous ajouterez la valeur de chaque pièce à votre score !

Il y a donc un intérêt crucial à miser cette pièce 0, qui vous permet d’obtenir une pièce plus élevée. Mais miser cette pièce 0, c’est perdre une mise. Donc tout est un dosage de quelle mise est importante, quelle pièce doit être défaussée, etc… Le coin-building est absolument génial : il est fluide, facile à appréhender et à jouer, tout en offrant une très belle richesse tactique. Enfin, sachez que certaines pièces, comme par exemple la plus haute (25), n’existe qu’en un seul exemplaire…. Première arrivée, première servie !

La phase de mise est elle aussi précieuse : c’est la seule dans lesquelles vos adversaires peuvent un peu vous bloquer. Elle a donc son importance très tôt et tout au long de la partie. Il y a forcément une part de hasard, mais à force, vous pourrez anticiper les stratégies adverses. On apprécie enfin beaucoup la phase de distinction, entre les deux âges, qui est une sorte de première course avant la course finale aux points de victoire. Se positionner assez tôt pour obtenir de puissantes distinctions présente comme désavantage de révéler une partie de votre stratégie…

On soulignera les graphismes très travaillés de Nidavellir, et son matériel incroyable. Le trésor Royal ainsi que les présentoirs, les héraldiques augmentent énormément le plaisir de jeu. Alors ça prend de la place, mais ça fait une très jolie table, ça compte. Les graphismes noirs et blancs sont rafraîchissants, les Naines originales. Bref, question matériel on est dans de la très très très bonne qualité (seul bémol pour chipoter : peu de rangements dans la boîte)

Enfin, vous aurez peut-être remarqué que j’ai écrit cette critique quasi exclusivement au féminin (Il n’y a pas que des Naines dans le jeu, il y a tout autant de Nains!). Les règles de Nidavellir ont été écrites avec de l’écriture inclusive, il y autant de cartes représentants des personnages masculins que féminins, et ces dernières ne sont pas hyper-sexualisées. Et cette démarche a provoqué quelques remous, certains s’en étant plaint (clarté des règles, bla bla bla). J’ai trouvé ça dommage d’attaquer un jeu au moment où le jeu de manière générale fait (enfin) preuve d’ouverture. J’ai voulu rendre hommage à ce très bon point.

   –  31,50€ chez Philibert

Fiche technique

Titre Original : Nidavellir
Date de 1ère sortie : 2020
Auteur : Serge Laget
Illustrateur : Jean-Marie Minguez
Editeur : Grrre Games

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