[Avis] Citadelles – Edge -Jeu de Société

Citadelles est ce qu’on appelle désormais un « vieux jeu ». Mais quel vieux jeu !

Citadelles

                              

  • Fiche jouabilité

Recommandation : 90% – Citadelles réunit énormément de qualités : jeu simple, sans trop de matériel, amusant, interactif, et stratégique. En étant objectif, il perd 10% parce que justement il ne plaira pas aux joueurs n’aimant ni le bluff, ni les jeux non-hardcore ou non-très complexes. Mais c’est un excellent produit pour initier des amis néophytes à l’univers du jeu de société/plateau.
Hasard : 10% – Il y a du hasard dans la pioche des quartiers et dans les rôles défaussés mais il est très faible.
Rejouabilité : 90% – Je laisse les 10% parce qu’il se eut simplement qu’à un moment vous en ayez marre du jeu en général, mais sinon il y a une énorme rejouabilité notamment si vous jouez avec les extensions et en variant les joueurs voire même juste leur position autour de la table !
Interaction : 95% –  Etant donné que la main des rôles disponibles change entre chaque tour, vous réfléchissez énormément à ce qu’ont joué les autres. Et en plus, la plupart des rôles ont des pouvoirs attaquant/contrant les autres joueurs. Donc oui, on discute et interagit beaucoup avec les autres.
Complexité : 80 % – Les règles s’expliquent assez vite et le jeu n’est vraiment pas très compliqué, même au niveau stratégique. Mais il offre énormément de possibilités et si on se plonge dedans, on a vraiment de quoi trouver des combinaisons sympas.
Stratégie : 80 % – En fait Citadelles n’est pas forcément un jeu de stratégie, bien que vous deviez mettre en place une stratégie pour être le premier à huit quartiers. La gestion de l’or, de la pioche, etc… Mais c’est avant tout un jeu de bluff (95%) où il faut duper ses adversaires pour passer entre les mailles du filet.
Immersion : – 85% – Le thème médiéval fantastique est plutôt bien rendu et les rôles correspondent à leurs pouvoirs.
Qualité du matériel : 85% – Pour la boîte de la 3ème édition, c’est parfait. La boîte est petite, facile à ranger ou à trimballer, elle contient bien tout le matériel. Celui-ci est plutôt joli mais il faut penser à protéger les cartes rôles qui sont très manipulées.

   –  13.50 € chez Philibert

  • Fiche jeu

Type : Compétitif/Bluff
Nombre de joueurs : De 4 à 8 normalement. Maintenant, on peut jouer de 2 à 9.
Durée : Aux alentours de 45mn en moyenne.
A partir de : 9 ans
Extension(s) disponible(s) : Trois. Depuis, il est sorti une ré-édition qui compile toutes les extensions.
Support : Cartes
Mécanique(s) de base : Choix de rôle puis construction.
Thème(s) : Médiéval fantastique

  • But du jeu / Aperçu des règles

Le but du jeu est de construire le plus vite possible la plus grande cité possible. Dès qu’un joueur a bâti ses huit quartiers, il remporte la partie. Chacun de ces quartiers (représentés par des cartes) coûte une somme de pièces d’or pour pouvoir la mettre en jeu. Chacun des joueurs jouent les uns après les autres, en fonction de leur rôle. C’est le point central du jeu. Le jeu de base possède huit rôles numérotés de 1 à 8 : l’Assassin (1), le Voleur (2), le Mage (3), le Roi (4), l’Evêque (5), le Marchand (6), l’Architecte (7) et le Condottiere (8). Chacun d’entre eux apporte des pouvoirs à son propriétaire.

Au début de la partie, chaque joueur commence avec 2 pièces et 4 cartes quartiers. Un des joueurs reçoit la Couronne.

Première phase : Le joueur qui possède la Couronne prend tous les rôles disponibles et en enlève plusieurs sans les regarder. Le nombre de rôles défaussés dépend du nombre de joueurs. Il sélectionne un rôle et le garde secret, puis il passe les rôles restants à son voisin, et ainsi de suite, jusqu’à ce que tous les joueurs aient un rôle.

Seconde phase : Le joueur possédant la Couronne appelle chaque rôle dans l’ordre numérique. C’est là la nuance du jeu, on joue selon l’ordre des rôles, et non des joueurs. On commence donc toujours par le numéro 1, l’Assassin. Le joueur possédant l’Assassin s’annonce et révèle sa carte. Il a ensuite le choix entre piocher deux cartes quartiers et en conserver une ou gagner deux pièces d’or. Et enfin, il peut, s’il le souhaite, construire un quartier de sa main en payant son coût en pièces.

Chaque rôle apporte en plus des pouvoirs spéciaux à appliquer soit en début de tour, soit pendant son tour. Si un des rôles a été défaussé plutôt pendant la première phase, on passe au suivant jusqu’à ce que tous les rôles aient été annoncés.

  • Avis 

Citadelles est ce qu’on appelle désormais un « vieux jeu ». Mais quel vieux jeu ! Il n’a pas pris une ride et sa mécanique très spéciale de bluff induite par les rôles reste indémodable. Vous pourrez même trouver des tournois de ce jeu ! Ce qui est étonnant, parce que bien que les tournois de jeu de plateau se multiplient ces dernières années, ils ne sont pas nombreux pour les vieux jeux (hors JCE (Jeux de Cartes à Collectionner) du type Magic). En même temps Citadelles vient de l’esprit extrêmement prolifique de Sieur Faidutti, une légende du milieu qui a plus d’une trentaine de jeux à son actif en tant qu’auteur ou co-auteur. Citadelles est un de ses plus grands succès (voire son plus grand).

Citadelles tire son originalité de sa première phase de jeu, la phase de draft (choix) de rôle. Par cette mécanique ingénieuse, l’auteur s’assure que chaque joueur n’est pas enfermé dans une case, puisque les rôles changent à tous les tours. Ou pas d’ailleurs, si vous voulez conserver jalousement le Marchand à tous les tours, tant qu’il est disponible, vous pouvez le prendre. Mais si vous faites ainsi, les autres joueurs auront vite fait de vous voir venir et de vous mettre des bâtons dans les roues….

De ce fait, Citadelles se rapproche très fort du poker dans le bluff qu’il apporte. Vous pourrez essayer d’être le plus imperméable possible, les autres joueurs essaieront quand même de deviner votre rôle en fonction de ce que vous avez montré aux tours précédents. Exactement comme au poker, mais sans les enchères (et sans l’argent, mais ça après c’est vous qui voyez).

Pour nuancer mon propos qui pour le moment ne fait que chanter les louanges de Citadelles, on pourra regretter une extension qui ne n’apporte pas la richesse du jeu de base au niveau des rôles, notamment au niveau de l’équilibrage. Par contre les nouveaux quartiers apportent beaucoup au jeu de base. De plus, Citadelles n’est pas un jeu pour 2 ou 3 joueurs, la version du jeu devenant vite répétitive. Pareillement, à 8 ou 9 joueurs, si certains joueurs sont lents, vous avez carrément le temps de vous ennuyer.

Ce qui est extraordinaire avec ce jeu, c’est qu’il se joue avec plusieurs publics, et notamment avec les enfants qui adorent faire les malins dès qu’ils commencent à anticiper les rôles : « Et tiens dans tes dents je te voyais venir Maman, c’est moi qui gagne ». Et il convient parfaitement à des joueurs peu loquaces qui vont jouer en silence mais en calculant dans leurs têtes les probabilités que tel joueur ait pris tel rôle. Enfin c’est un jeu très animé. On a vite envie d’y jouer avec une bande de copains pour rigoler à l’apéro, ou pour finir une soirée tranquillement en jouant sans se prendre la tête.

   –  13.50 € chez Philibert

Fiche technique

Titre original : Citadelles
Date de 1ère sortie : 2000
Origine : France
Auteur : Bruno Faidutti
Editeur : Millenium au tout départ. Depuis c’est Edge, qui lui-même a été racheté par le géant Asmodée.

1 comments

  1. Ca se joue très bien à 2, avec 2 rôles chacun ! Même bluff, même réflexion…

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