[Avis] Bunny Kingdom – Iello – Jeu de Société

J’ai pris un malin plaisir à conquérir moult champs de carottes pour mon armée à grandes oreilles.

BUNNY KINGDOM

             

  • Fiche jouabilité

Recommandation : 85% C’est un avis assez personnel, auquel je ne m’attendais pas moi-même. Mais pour les personnes qui apprécient les thèmes un peu barrés, originaux, et ceux qui aiment les jeux de planification, c’est parfait.
Hasard : 25% – Au final, comme il y a le système de draft le hasard est assez réduit. Evidemment, peut-être que le Territoire B7 qu’il vous fallait absolument ne sortira pas, mais ce qui compte le plus dans le jeu, ce sont vos choix durant la phase de draft.
Rejouabilité : 75% – Une bonne rejouabilité, pareil qu’avec les jeux de gestion, si vous y jouez beaucoup avec les mêmes joueurs, les schémas tactiques peuvent se répéter, mais il y a suffisamment de cartes pour avoir le temps de faire tourner le jeu.
Interaction : 50% – Vous pourriez y jouer sans parler, parce qu’hormis une carte qui peut « déloger » un Lapin d’un Territoire, vous n’avez aucun moyen de nuire à un adversaire autrement qu’en l’empêchant de prendre une carte qui l’avantagerait beaucoup.
Complexité : 80 % – Le jeu est assez simple, le draft la pose des Lapins. Rien de bien compliqué. Mais il y a le comptage des carottes dorées… C’est là que le bât blesse. Le système de comptage des points est très lourd, très calculatoire, et ça peut en refroidir plus d’un.
Stratégie : 80 % – Je reste mesuré sur la stratégie, parce que comme expliqué plus haut, Bunny Kingdom peut facilement se jouer « à la cool » en jouant sans se prendre la tête à tout compter et tout prévoir, en se laissant emmener dans le thème. Mais si vous jouez pour gagner, il va falloir augmenter à 90%.
Immersion : -75% – Pour ma part, une excellente surprise. Typiquement le genre de thème que je ne pensais pas apprécier, mais finalement, grâce au matos et en se laissant embarquer par les images, on se plonge dedans. Néanmoins, c’est un parti-pris et ça ne peut pas plaire à tout le monde.
Qualité du matériel : 90% – Une boîte très jolie qui attire l’œil, un rangement des plus quelconques, mais un joli plateau et de superbes cartes qui sont un important point positif qui aide beaucoup à l’amusement autour du thème.

   –  40.50 € chez Philibert

  • Fiche jeu

Type : Compétitif/Draft/Gestion de territoire
Nombre de joueurs : De 2 à 4
Durée : 45 minutes
A partir de : 13 ans
Extension(s) disponible(s) : Aucune
Support : Plateau et cartes et lapins !
Mécanique(s) de base : Récolter le plus de carottes dorées, c’est-à-dire de points en posant des lapins sur le terrain.
Thème(s) : Lapins, Médiéval

  • But du jeu / Aperçu des règles

Dans Bunny Kingdom, vous êtes un illustre Seigneur Lapin, prêt à coloniser clapiers et champs de carottes pour plaire au Roi des Lapins. Armés de fidèles sous-fifres Lapins, vous cherchez à coloniser le Royaume pour le placer sous votre contrôle et obtenir ainsi un maximum de carottes dorées.

Chaque joueur possède 35 petits Lapins qu’il va devoir disposer sur le plateau de jeu carré. Celui est composé de 100 cases, 10 colonnes nommées de A à J, et de 10 lignes nommées de 1 à 10. Chaque case représente un Territoire ne pouvant être contrôlé que par un seul Lapin. Plusieurs territoires adjacents contrôlés par un même joueur forment un Fief. Les territoires sont de différentes sortes en fonction de leur nature (plaine, montagne, mer,…) et de la possible ressource qu’ils renferment (bois, poissons ou carottes par exemple). Une partie se joue en 4 tours.

A chaque tour (dans la version à 3 ou 4), chaque joueur possède une main de dix ou douze cartes. Simultanément, chaque joueur sélectionne deux cartes de sa main, puis passe sa main de cartes à son voisin de droite. Les joueurs révèlent leurs cartes, appliquent ou non les effets et on recommence un nouveau tour avec sa nouvelle main, jusqu’à ce que plus personne n’ait de cartes en main. Et c’est ainsi la fin du tour.

Les cartes peuvent être de plusieurs types :

  • Territoires : par exemple J5. Le joueur place donc un de ses Lapins sur la case J5, qu’il contrôle alors jusqu’à la fin de la partie.
  • Parchemins : Les parchemins sont conservés face caché pour n’être révélés qu’à la fin de la partie, et vous font gagner des points si vous remplissez les objectifs inscrits dessus.
  • Ressource ou Villes : Ces cartes vous permettent de rajouter des Ressources ou des Villes (de niveau 1,2 ou 3) sur le terrain, multipliant ainsi vos chances de cumuler des points.

A la fin de chaque tour, on compte les points potentiellement déjà sur le terrain. Attention ça devient technique : chaque Fief rapporte un nombre de points égal à la somme de la valeur des villes qui le composent, multiplié par la somme des Ressources différentes de ce Fief.

Prenons un exemple : Jean-Jacques possède un Fief dans lequel il a trois villes de niveau 2, et deux villes de niveau 1. Sa « puissance » de ville est donc de 8. Il possède dans ce Fief deux ressources différentes, le Bois et les Carottes. Sa « puissance » de Ressource est donc de 2. On multiplie ses deux valeurs (ici ça fait 16 si vous êtes forts) et on obtient le nombre de points que l’on marque pour ce Fief.

Au fil des tours, vous allez donc accumuler des Parchemins, coloniser de plus en plus de Territoires avec vos Lapins, ajouter des Ressources et des Villes pour augmenter vos gains, et compter vos points à la fin de chaque tour. Au dernier Tour, on compte encore les points et chaque joueur révèle ses Parchemins.

  • Avis 

Bunny Kingdom est le dernier né de Iello (auquel on doit le célèbre King of Tokyo). Bien que son thème paraisse très enfantin de prime abord, il n’est pas fait pour de jeunes enfants. Quand on m’a présenté le jeu pour la première fois, moi qui suis plutôt gros jeu de gestion et de stratégie que jeux « à la cool », je me suis dit que j’allais sans doute m’ennuyer un peu. Et le thème Lapin, très peu pour moi. Puis mon ami m’a expliqué les règles, le premier tour a été un peu compliqué, mais j’ai finalement réussi à me lancer.

Bunny Kingdom demande une bonne dose de calcul (mental pour les malins, sinon des aides de jeux vous donnent les tables de multiplication !), beaucoup de stratégie, et énormément de planification. C’est un jeu de réflexion, de gestion de territoire à l’ancienne. Sauf qu’il est servi par un thème qui sort totalement des canons habituels. Et au final, avec les très belles cartes de Paul Mafayon, et les jeux de mots et autres clins d’œil qui peuplent les cartes, on se prend assez vite au jeu, en tout cas plus vite que je ne l’aurai cru avant de commencer à jouer. J’ai pris un malin plaisir à conquérir moult champs de carottes pour mon armée à grandes oreilles.

Iello nous propose donc un jeu plus complexe qu’il n’y paraît, ce qui n’est pas évident à première vue. Le système de draft (= phase dans laquelle des joueurs se passent leur main de cartes à tour de rôle) est bien pensé et donne une bonne dimension tactique. Ceci est encore plus vrai à deux joueurs, où chacun joue une carte et en défausse une avant de faire passer sa main à son adversaire. Le jeu à deux joueurs est donc hautement plus tactique, puisqu’il faut constamment garder un œil sur ce que produit son adversaire afin de le priver de la carte qui l’arrangerait le plus. La multiplication des Parchemins rend néanmoins très dur de prévoir combien un adversaire peut marquer de points. Mais avec plusieurs parties vous pourrez identifier des indices vous permettant de déterminer quel objectif tente de remplir votre adversaire.

Ce qui nuit au jeu, c’est son système de comptage assez complexe. Cette façon de compter peut marcher avec des adultes, mais elle rend très dur le jeu pour des enfants, et c’est dommage au vu du thème. Bunny Kingdom demande une planification intense, pour savoir où poser tel ou tel avantage, et compter combien il rapporte.

Outre son thème et son excellente qualité graphique, Bunny Kingdom a un autre avantage : il peut facilement se jouer de façon détendue : en prenant juste du plaisir à poser des Lapins sur le plateau, en optimisant sa stratégie certes, mais sans verser dans le super calcul, ou l’anticipation sur 20 minutes de jeu. Mais il peut du coup se jouer entre gens sérieux, qui prévoient et qui comptent beaucoup, en calculant comme des dingues. Et c’est toujours bien quand un jeu permet différents styles comme celui-ci.

NB : Iello, éditeur à l’écoute de sa communauté, a modifié l’ancien plateau de jeu, jugé petit et illisible à la fin, pour un plus grand !

   –  40.50 € chez Philibert

Fiche technique

Titre Original : Bunny Kingdom
Date de 1ère sortie : 2017
Auteur : Richard Garfield
Illustrateur : Paul Mafayon
Editeur : Iello

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