A force de racketter les gérant.es d’enseigne pour leur mettre des bonnes notes, on a fini par amasser un pactole suffisant pour partir au Canada. Il semblait donc bien naturel dans le pays des espaces ouverts immenses d’aller s’enfermer dans des espaces fermés petits.
On atterrit chez l’Escaparium, à proximité de Montréal dans la charmante ville de Laval. Les québécois ne sont pas en reste sur les zones industrielles, où siège l’enseigne. L’accueil est rapide et expéditif, ici on envoie les joueurs jouer tout de suite et on ne s’encombre pas de formalités.
Notre maitre du jeu nous guide devant un site de fouilles archéologiques, en plein travaux (plutôt malin, ils étaient vraiment en plein travaux de la nouvelle salle). Une cathédrale, oubliée pendant plusieurs siècles, va être rénovée. Nous avons pris la visite guidée des lieux (je précise, assez cher). Sur place, des artéfacts de rituel nous sont présentés jusqu’à ce que…le jeu commence.
On a le plaisir de découvrir, après une introduction réussie, un extérieur spectaculaire de cathédrale. Quelques échafaudages, et quelques reliques. Cette visite guidée, sans guide, prend des allures mystérieuses. Pour pénétrer les lieux (mais pourquoi diable pénétrer les lieux ?), quelques énigmes dont la réalisation grandeur nature impressionne, contrebalancer par l’énigme elle-même, assez décevante.
L’entrée dans cette cathédrale oubliée est à l’image de l’extérieur : impressionnante. Honnêtement, on n’est pas loin d’une vraie : la hauteur sous plafond, les meubles, la décoration. C’est, sans nul doute, l’un des plus beaux décors qu’il m’ait été donné de voir.
Ici, pas de moments de flottement à réunir ou à analyser toute la salle, les énigmes viennent à nous assez facilement. L’ensemble est très linéaire, et le niveau est plutôt gentil. Si les énigmes brillent peu par leur créativité, leur mise en scène ou leur activation est toujours un moment suspendu. Les effets visuels et sonores sont incroyables.
L’enseigne a su aussi voir juste dans sa gestion de la peur : on frissonne beaucoup mais sans jamais que ça prenne le pas sur le jeu. Néanmoins, un évènement de jeu pourra donner quelques sueurs à un joueur.
L’exploitation de l’espace est plutôt ingénieuse, même si l’utilisation de cette hauteur sous plafond aurait pu être encore plus poussée.
La salle est sur un format de 90 minutes. Au bout de votre aventure, vous pourrez apprécier, encore une fois, une avalanche d’effets en tous genres tous aussi réussis les uns que les autres. Pas sûrs d’avoir fini l’aventure, l’apparition de notre maitre du jeu, finalement vivant, signera la fin de l’épopée.
Bilan
La Cathédrale Oubliée, et l’enseigne l’Escaparium, méritent leur réputation. La salle, notamment n°4 au Terpeca, remplit (presque) toutes ses promesses.
C’est une expérience de 90 minutes démesurée en tous points : la taille des salles, les effets sonores et visuels, et une gestion très juste de la peur.
En plus d’être l’un des plus beaux décors d’escape vus, la salle possède une scénographie assez incroyable.
La salle parfaite ? pas tout à fait. On regrettera, à plusieurs reprises, un game design pas au niveau du reste. Des énigmes parfois posées ça et là, et pas toujours très fun à faire. Surtout, un petit manque d’ambition quand on voit le reste, et l’exploitation qu’il aurait été possible de faire.
On n’en tiendra peu rigueur, car le jeu reste agréable et fluide à jouer. Si vous êtes de passage à Montréal, c’est une salle qui vaut largement le détour, malgré son tarif un peu élevé.
– Un espace de jeu gigantesque, porté par une belle hauteur de plafond
– Une scénographie hyper maitrisée, grace à des effets visuels/sonores au top
– Une peur omniprésente sans être trop présente.
– Un game design pas au niveau du reste
