Il fallait que ça arrive : un Escape Game dans le 20ème. Oui, vous y pensez, chez les pauvres. Ça pourrait presque être le 19ème (et ce sera bientôt le cas!). Rdv avec votre cabas, c’est à la station Maraîchers. Au fond d’une rue pas hyper glamour à la tombée de la nuit se trouve l’Escapatoire, enseigne très discrète. Après être passés dans un somptueux garage, on est accueillis par les deux créateurs, dont un possède l’avantage indéniable d’avoir le même prénom que moi.
Après une rapide vidéo de présentation des règles, légère et marrante, on nous explique : le Laboratoire d’Observation des Sciences Energétiques Résonantes (aussi appelé le L.O.S.E.R, ça vous ressemble tiens) ouvre ses portes à des visiteurs pour leur dernière découverte, qui va révolutionner l’humanité. Une spécificité de la maison : les sessions durent 80 minutes ! 20 minutes de rab, c’est toujours cool sur le papier. Attention néanmoins, si mal géré, la lassitude peut s’installer.
On nous fait rentrer (oui, on nous enferme pas ici, par souci de cohérence scénaristique, c’est cool) dans une première pièce, à la décoration pour le moins minimaliste. À peu près au niveau de la préfecture de police de Loches, des murs blancs et des posters. Même vêtus de nos plus belles vestes, l’immersion n’est pas encore au RDV. Les énigmes commencent doucement, avec des petites touches sympathiques. Assez rapide et dynamique, cette première salle est appréciable, si l’on met de côté une immersion pas top.
On continue avec une transition visuellement attrayante, mais courte. Puis on enchaine dans une toute autre ambiance. Les énigmes, comme le décor, n’ont plus grand chose à voir. Les manipulations font leur apparition, et de manière étonnante : des expériences à réaliser soi-même! On adhère. Votre petit neveu à qui vous avez offert l’atelier du petit chimiste aussi.
Les énigmes sont toujours sympathiques et la fouille présente. Malgré des énigmes d’apparence classiques, les créateurs vous réservent quelques vraies surprises.
Le décor, à part une partie intéressante, reste peu poussé. Sans être complètement neutre, on aurait imaginé un peu plus de détails et de finitions. Sans être un trophée, nous avons d’ailleurs repéré nos étiquettes Ikea, qui décidément s’est mis à l’Escape Game sans le savoir.
On finira l’aventure par une succession d’énigmes peu digestes pour nous. Une impression de confusion générale règne, et on sort un peu de l’ambiance escape, d’autant que les liens entre les énigmes et l’histoire nous échappent, temporairement. Bon, notre maître du jeu sera là pour nous porter secours, histoire de finir dans les temps. Saluons sa performance, lui qui reste dans son personnage de A à Z, comme Allianz.
Bilan
Une première salle atypique, entre surprises et déceptions, pour l’Escapatoire.
Globalement, même si différents au cours du jeu, les décors nous ont déçus : dans une ville comme Paris, où les enseignes poussent l’immersion toujours plus loin, l’ensemble laisse ici une impression parfois neutre, parfois la sensation que cela aurait pu être facilement plus poussé.
Les énigmes, elles, réservent un peu de tout : du classique, des belles surprises pour finir, selon nous, en eau de boudin (sexy l’expression) : un imbroglio d’énigmes dont la cohérence au scénario (présente a posteriori) n’est pas flagrante.
Malgré ça, on s’amuse dans cette salle, c’est indéniable : On a 80 minutes, soit 20 minutes de plus, pour profiter d’un nombre soutenu d’énigmes, parfois collaboratives. Ils surprennent également avec un mode « rôle-play » étonnant, qui peut plaire et faire rire les amateurs du genre.
– 80 minutes à la place de 60, plutôt bien exploitées
– Un mode role-play qui peut faire son effet
– Des manipulations originales
– Des énigmes d’un niveau fluctuant : du fluide et du cryptique
– Une cohérence scénaristique qui peut échapper par moments
– Des décors, dans leur ensemble, pas au niveau