Nous avons rendez-vous en plein cœur de Bordeaux pour deux aventures chez Échappe-Toi Bordeaux. Et je vous jure, jamais une enseigne n’a si bien porté son nom.
On est accueillis plutôt gentiment dans l’enseigne, d’abord par la game-master, il nous semble, puis par une actrice. Car, spécificité de l’enseigne, c’est un acteur qui vous brief/débrief et pour nous, donne les indices.
Le jeu d’acteur, qui peut en gêner certains, est plutôt bon. L’actrice nous explique, avec moult simagrées, notre quête : coincés dans les oubliettes du château trompette, pour une raison plutôt obscure, nous devons trouver la sortie qu’autrefois, nombre de résistants n’ont pas trouvé alors qu’ils y étaient enfermés. Le site nous a prévenus : « la communication, l’astuce, l’intelligence analytique et l’observation sont les clés qui vous permettront de vivre une expérience exceptionnelle et, peut-être, de faire partie des 3% ». Déjà comme on est plutôt cons, ça s’annonce mal. Et oui, l’objectif ultime, faire partie de la classe des grands hommes, les élus, les prix Nobel : 3% de sortie. La marque de fabrique de l’enseigne.
Après nous avoir fait choisir un cri de guerre, à deux (« On se lève tous pour Danette » a malheureusement été refusé), on commence la salle.
Les lieux : des vieilles caves voutées, potentiellement parfaits. J’attire donc votre attention sur le « potentiellement ». Car une fois passée la disposition naturelle des lieux, c’est plutôt la cata : Des énormes tuyaux qui vous accueillent, peu de meubles et un mobilier très abîmé. Certes, ils collent à l’époque, mais on sent un minimum d’effort réalisé pour équiper la salle. Valérie Damidot, présente mentalement avec nous, aurait fait un AVC devant tant de désespoir.
Bref, on attaque quand même l’aventure. La fouille est bien présente au début. La salle ne donne pas envie de mettre les mains partout, au risque de choper le tétanos (bon ok, là c’est un peu poussé), du coup on loupe un élément. On réunit donc nos cerveaux pour essayer d’invoquer notre intelligence analytique mais pas beaucoup de résultat. Les énigmes sont obscures, alambiquées et complexes. La difficulté vient donc bien du manque de sens des énigmes. Il est difficile de connecter les éléments entre eux et certaines choses viennent un peu de nulle part.
Bon, si vous êtes bloqués, vous avez toujours l’aide de l’actrice, qui passe vous voir : il faut un peu lui résumer la situation comme elle ne suit pas la partie. Donc après lui avoir expliqué où vous en êtes, elle peut vous aider.
Bilan
Et bah voilà, c’est pas dur de choisir un super nom d’enseigne dont on a réellement envie de partir? Bon, si on est particulièrement critiques et un peu durs, c’est qu’on sent l’intérêt économique de l’enseigne mais pas celui du jeu. Avec son système de game-mastering, et de réservation, le fric c’est chic. Mais la qualité c’est raté. Voilà un cri de guerre.
Car notre actrice du jour nous le confirmera : si vous réservez en petit comité, surtout les WE, vous pouvez être rejoints par une autre petite équipe qui va jouer avec vous. Elle nous glissera que les gens aiment, que ça crée des belles alliances. On émet quelques doutes quant à alliance de Monique, Philippe et leur petite fille de 11 ans versus Hugo, Alexis et Théo, 20 ans et deux pintes au compteur.
Ça nous amuse pas plus que ça (bon ok, un peu alors) de descendre une salle, surtout quand on est gentiment invités à la tester, mais on ne pense vraiment que ce genre d’offre ait sa place dans un marché qui doit être tirer par le haut, et justement c’est le cas à Bordeaux.
– Un jeu d’acteur qui peut en gêner certains, mais une performance plutôt recherchée et réussie pour notre actrice
– Des décors proches du néant.
– Des énigmes (volontairement?) tarabiscotées pour atteindre les 3% de sortie
– Un mobilier en mauvais état, une salle peu entretenue
– Possibilité d’être mêlé à une autre équipe
