On réitère l’expérience, ou l’exploit, de sortir de Paris pour un escape game. Direction Montrouge. Et déjà, aucun mont qui est rouge, hyper décevant.
On est gentiment accueillis chez Padlock par les créateurs de l’enseigne. C’est très grand, et c’est très blanc. L’avantage c’est de pouvoir ouvrir un hôpital ou un centre des finances publiques si ça marche pas. En plus, les impôts, ça marche toujours. Au moment de notre passage, c’était l’ouverture imminente de l’enseigne, et c’est donc pour l’instant assez neuf, mais neutre.
On nous explique la mission du jour : M. Recto et Mme Verso, si fusionnels, ne peuvent plus se blairer et se disputent pour la pension alimentaire de leur gosse affreux (ok c’est un peu exagéré là). Du coup, solution très raisonnable, ils ont construit un mur entre chez eux. Mais maintenant, ils veulent se retrouver, et on doit les aider. Les créateurs ajoutent que tout les oppose dans cette maison, mais que les différences se complètent. C’était peut-être plus clair quand ils l’ont dit. On nous remet également une tablette, et c’est une nouveauté : en plus de donner les indices, c’est l’endroit où il faut rentrer les codes. Du jamais vu !
On entre, séparés en deux équipes, dans les appartements de chacun. Évidemment, même dans la déco, ils s’opposent tout en étant pareils. Quoi, vous ne comprenez pas? Bah allez voir vous-même. L’idée de base est géniale dans cette notion d’opposition, jusqu’aux décors. La mise en œuvre, elle, est plus hasardeuse. L’opposition est respectée, mais on ne se sent pas complètement immergés. Les décors ne sont pas très poussés, et c’est un peu dommage avec un thème qui s’y prêtait.
C’est une salle qui souffre également des mêmes maux que certains collègues : Ikea. On retrouve plusieurs éléments si distinctifs de la marque suédoise, et c’est pas forcément agréable de retrouver sa table en jeu.
Les énigmes bénéficient de cette séparation entre les personnes. Évidemment, vous ne pourrez vous contenter de ce qu’il y a dans la salle, sans prêter attention à votre opposée. Il est tout simplement impossible d’avancer dans ce jeu sans une bonne communication. Et il va falloir être particulièrement rigoureux sur le choix des mots utilisés, au risque de perdre complètement vos coéquipiers, sur un détail. On apprécie donc cette obligation pour résoudre les énigmes. Les énigmes, elles, alternent entre le bon et le moins bon. Certaines coulent de source, comme Cristaline mais sans Guy Roux ; d’autres semblent moins fluides, moins naturelles.
Les manipulations, en nombre discrets, bénéficient également de l’aspect collaboratif.
Bilan
Padlock, pas de chocolat. Ouais, on rigole bien.
Recto-Verso est une salle qui possède un speech de départ assez unique, et vraiment attractif. Sa réalisation n’est pas à la hauteur du potentiel scénaristique, pas assez poussé.
Côté décor, l’idée est respectée et forme un tout correct, mais trop neutre. On aurait aimé voir des décors plus réalistes, moins cheap. Les détails en déco, du sol au plafond, sont négligés également.
Niveau énigmes, c’est là que la salle prend une dimension intéressante. La séparation des protagonistes prendra forme dans la résolution des énigmes, et vous forcera à communiquer de façon précise et claire.
Les énigmes, inégales en qualité, donneront lieu à l’utilisation réussie d’une tablette, de façon inédite.
– Une histoire de départ unique !
– Une séparation qui force à la communication
– Un scénario pas assez poussé
– Des énigmes plus ou moins logiques par moment
– Des décors trop neutres, alors qu’il y avait pas mal de choses à mettre en place